© Jean-Pierre Pelaez - 2021
Théâtre du Chêne Noir à Avignon 2013 - Festival off 2014, puis tournée en France. Mise en scène Gérard Gélas.
Si Molière était parmi nous... « N’est-il pas étonnant qu’un des auteurs les plus subversifs de notre Théâtre soit aussi l’un des plus joués dans les théâtres et les lieux du ron-ron culturel ? Oui, l’auteur qui vit en son temps plusieurs de ses pièces interdites, détesté des puissants, se voit de nos jours adulé, glorifié, et mis à toutes les sauces par les Trissotins de la Culture Officielle. C’est que jouer Molière aujourd’hui ne dérange plus grand monde en France.
Mais à quoi servent les auteurs vivants, à quoi sert le théâtre, s’il doit être un théâtre qui ne dérange rien ni personne, à commencer par le catéchisme culturel cher aux esprits frileux et aux engagés conformes ? A quoi sert le théâtre s’il doit rester un art de mollusques subventionnés, d’iconoclastes de salons, un élitisme auto-proclamé de bureaucrates culturels, ou une couillonnade, une vulgarité médiatique ?! A notre époque, la Tartufferie est devenue une véritable institution, la boîte à outils indispensable des nouveaux carriéristes ! Voyant tous ces revisiteurs autorisés prétendre « réactualiser » Molière, parce qu’ils plaquaient sur le texte une mise en scène soi-disant avantgardiste, je voulus leur offrir une véritable réactualisation, par l’écriture : en quelque sorte, imaginer ce qu’aurait pu écrire Molière s’il vivait aujourd’hui... Pas une simple réécriture ou une adaptation : non, une pièce résolument contemporaine, originale, mais à la manière de Molière ! Laisser l’esprit satirique de Molière pénétrer en moi, décrire ces hypocrites contemporains, ces Tartuffes Nouveaux, qu’ils aient leur compte en Suisse ou en France, montrer l’imposture du catéchisme qu’ils prêchent à longueur d’année, à l’attention des gogos, des moutons et des Orgons qui les célèbrent. ».
François Boyard (Orgon) ancien ambassadeur, très influent, et qui se pique de faire œuvre de générosité, héberge chez lui un certain Krüger, responsable humanitaire, et grand communiquant, dont il admire et soutient les différents engagements en faveur de tous les malheureux de la Terre. Il voudrait que sa fille Marianne, petite amie de Patrice (Valère) devienne son assistante pour sa prochaine émission de télévision, mais les relations étranges de Krüger avec l’épouse de François, Irène (Elmire) ont vite éloigné la jeune fille, un moment séduite, du bel aventurier... Cette pièce est la satire d’une hypocrisie actuelle, celle d’un carriériste fondé sur le malheur et la misère des autres.
ROLAND
Ce genre d’ambitieux prospère de nos jours ;
La mode est au combat, à l’engagement pour...,
Mais tous ces engagés nous prennent pour des poires
Et leur grand cinéma, leur zèle ostentatoire,
Leurs parfaits numéros, le tapage qu’ils font
De tous leurs beaux combats et leurs bonnes actions,
Montrent très clairement où est le bénéfice
Et ce que vaut chez eux l’esprit de sacrifice :
Car bientôt on les voit, ces Messieurs Saint-Vincent,
Ces Zorros de l’humain, ces bienfaiteurs ardents,
Dans tel ou tel parti, ou dans un Ministère
De leur grande bonté recevoir le salaire…
(Acte I, scène 5).
Après une création en novembre cette saison le Théâtre du Chêne Noir gratifie le Festival d’Avignon de la dernière mise en scène de Gérad Gelas « Le Tartuffe Nouveau » Et quel cru ! Jean-Pierre Pelaez a écrit en alexandrins... Lire l'article...
MIDI LIBRE
Un spectacle qui décape et dépote, et ça fait du bien !
BON PLAN THEATRE
C'est délirant de précision, c'est drôle et criant de vérité. La mise en scène de Gérard Gélas est vive, cadrée, sans aucun faux pas : c'est une très belle réussite.
VAUCLUSE MATIN
Le rythme est enjoué, les dialogues pétillants, la salle en redemande. Gérard Gélas a réalisé une pièce qui nous amène à la conscience par le biais de l'humour, que ça fait du bien !
LA PROVENCE
Neuf comédiens parfaits plus un directeur d'acteurs et complices comme les dix doigts de la main, une mise en scène sobrement efficace : ce Tartuffe Nouveau est un grand cru Gélas !
Ecrire sur un Tartuffe d'aujourd'hui...c'est de prime abord jouer sur du velours, tant notre époque regorge de ces figures d'hypocrites et imposteurs. Mais le transcrire en alexandrins, dans le sillon de maître Molière, on salue l'exercice. Un exercice, volet d'une trilogie, signé Jean-Pierre Pelaez, du pain bénit pour le maestro Gérard Gélas... Par Chantal MALAURE
BOITE A CULTURE
La mise en scène de Gérard Gélas est tonique et efficace, et tous les acteurs sont excellents.
ART-VUES
Sale temps pour les cyniques et les hypocrites ! Un spectacle décapant, vivement mis en scène par Gérard Gélas qui se livre à un jeu de massacre où on reconnaîtra beaucoup de personnage contemporains parmi les victimes.
LA MARSEILLAISE
Un spectacle coloré, vif, tonique, mais aussi satirique et vengeur qui met en joie le public.
ZIBELINE
Jean-Pierre Pelaez et Gérard Gélas s'en prennent, avec une impertinence et un plaisir évidents, aux hypocrites contemporains. Une farce vivace et effrontée… qui donne envie de relire Molière.
RUE DU THEATRE
Entre la satire burlesque et la pochade anar, la pièce à le mérite de faire penser et parler.
LE DAUPHINE LIBERE
C'est drôle, ça dépote, c'est innovant et ça fourmille de comédiens. Ils sont neuf sur scène : une vraie troupe, le tout en musique. Et ça déménage !
LE BLOG DES MONDES FRANCOPHONES
La pièce est très drôle : on a plaisir à écouter des alexandrins qui coulent sans aucune difficulté. Particulièrement réjouissant.
PORTRAITS OFF
Gérard Gélas nous propose une mise en scène pleine de sens, démontrant la pertinence et la portée actuelle du propos. Jean-Pierre Pelaez, lui, délie avec malice et humour la langue du maître.
AVICITY LOCAL NEWS
Qu'il est agréable d'assister à une pièce du niveau du IN dans le OFF ! On assiste à une version totalement rajeunie du Tartuffe.
THEATRE.COM
Incontestablement un de nos coups de cœur du Off. Populaire et exigeant. Gérard Gélas nous sert une mise en scène à la hauteur du matériau : tout s'imbrique avec maestria.
SORTIR
Encore une belle réussite du prolifique Gérard Gélas, avec du grand spectacle et une pléiade de comédiens. Du Molière férocement actualisé par Jean-Pierre Pelaez.
LE JOURNAL DU DIMANCHE
Un texte gouleyant à souhait, une troupe à l'impertinence joyeuse et communicative prouvent que Molière ne prend pas de ride. Sachant que le rire est recommandé pour les éviter, à bon entendeur…