© Jean-Pierre Pelaez - 2021
Texte inédit : 1982
Création en France : Théâtre du Silène/ Centre Culturel d’Aubusson. Limoges 1983 - Huis clos ; une pièce.
- Quatre comédiens (deux hommes, deux femmes)
Fuyant un orage en montagne, un marchand, une reine, un poète et une enfant se sont réfugiés dans une étrange maison abandonnée. Mais lorsqu’ils veulent repartir, ils se rendent compte que la porte est fermée, et que la fenêtre donne sur le vide...
Etrange situation ! Au fil des quatre saisons, et comme en harmonie avec le paysage, chacun des quatre personnages inventera une attitude, imaginera un moyen... pour s’en sortir !
Cette pièce, en forme de conte philosophique, est une méditation poétique sur les attitudes humaines, face au mystère de l’existence.
LE MARCHAND
Je ne suis qu’un marchand, l’humble serviteur d’une cause médiocre, et je ne sais pas autre chose que la peine, et l’entassement laborieux, pour faire mon salut !
LA REINE
Je ne suis qu’une reine, une étoile déchue, la servante d’un jeu de hasard, une forme légère, et je ne sais pas autre chose que ma parure, pour faire mon salut.
LE POETE
Je ne suis qu’un poète triste, une malédiction qui s’invente des mots, le noir reflet d’un monde pesant, et je ne sais pas autres chose que mon dégoût et la litanie de mon désespoir, pour faire mon salut.
L’ENFANT
Je ne suis qu’une enfant, égarée dans les mirages de ma candeur ; derrière moi s’étirent les couloirs vides de l’errance, et résonne l’écho de ma recherche, et je ne sais pas autre chose que le bruit de mes pas, pour faire mon salut.
LE MARCHAND
Reprenons notre travail ! Il n’est pas bon de trop penser à soi-même.
(Acte 1 L’Eté)