© Jean-Pierre Pelaez - 2021
En ces lendemains d’une fête nationale des plus sinistres, jamais les Français n’auront eu aussi peur. Fini le temps de la Garde impériale qui mourait mais ne se rendait pas, fini les héros de la Résistance et du plateau des Glières. Aujourd’hui, les Français ont peur, cachés sous le canapé, ils vivent dans la trouille orchestrée par le Président Macron. Le trouillogène, l’anxiogène, le "poissophore", le mortifère en chef… Ils ont peur, même de leur ombre, même de l’ombre d’un virus qui a fait cent mille fois moins de morts que la grippe espagnole, et bien moins que le cancer !
Et quel bilan est le sien, quel quinquennat éclatant ! Deux ans de gilets jaunes qu’on éborgne et tabasse, et une réforme des retraites à laquelle personne ne comprend rien, et deux ans de Covid et de variant alpha beta gamma delta. Du matin au soir, le Covid, le vaccin ; puis le vaccin, le Covid, les gestes barrières, le gel, et le masque… Monsieur, mettez votre masque ! Vous n’êtes pas vacciné, vous êtes un traître, un assassin, et vous savez que vous pouvez mourir, et me faire mourir, moi, alors que je veux continuer de vivre et d’avoir la trouille toute la journée et que l’on tremble, tous ensemble, de vivre ensemble !
Quel quinquennat d’héroïsme et de grandes causes nationales : la réforme des retraites et le Covid ! Jupitérien ! Homérique ! Napoléonien ! Et tout ça pour l’anniversaire de la mort du grand empereur des Français et du massacre des communards, qui n’avaient peur ni de mourir ni des virus. Et même si l’on n’est pas d’accord, eux au moins avaient un idéal : faire qu’il y ait de moins en moins de pauvres et d’affamés, et se battre contre l’envahisseur. Aujourd’hui, dans la petite France de Macron, c’est celui d’avoir de plus en plus de vaccinés !
Et la retraite et le Covid, le vaccin et l’assurance chômage, la PMA sans père et le don de sperme. L’ouverture des supermarchés le dimanche et les jours fériés, pour la messe marchande. Grandiose ! Beau comme du Rostand, magnifique comme Cyrano, à la fin de l’envoi, on se couche, on a la grandeur qu’on peut, et celle du quinquennat Macron, c’est la grandeur des épiciers, la bravoure des lapins, le courage des autruches !
Et Castex et Véran, les duettistes du théâtre vaccinal, avec leurs journalistes en cartes perforées, du matin au soir, suspendus à leurs déclarations : le Covid, le vaccin, le passe, le test PCR. Ils ne parlent que de ça… Et le vaccin contre la trouille ? Faudrait peut-être le mettre en chantier, lui aussi !
Et les débats philosophiques, post-BHL : faut-il ne pas vivre pour ne pas mourir ou ne pas mourir pour vivre comme des morts-vivants ? Oui, il faut rendre le vaccin obligatoire. Non, il ne faut pas. Oui, il faut, parce que si vous ne vous vaccinez pas, vous mettez en danger ceux qui se sont vaccinés pour ne pas l’être. Mais justement, s’ils se sont vaccinés, ils ne risquent plus rien. Alors, pourquoi avoir peur ? Parce qu’il faut avoir peur de la peur d’avoir peur de cette peur. Et cette peur de la peur, c’est la plus terrible ! Aucun vaccin ne peut la guérir…
À quand les dénonciations, comme sous Pétain, dans la petite France de la trouille et de l’occupation. Arrêtez-le, verbalisez-le ! Il n’est pas vacciné : c’est un résistant, un terroriste, un mauvais Français. En plus, il n’est pas de gauche…
La France qui devait marcher, la petite France de la trouille et de Macron, paralysée par la peur de sa peur, ne marche plus. A-t-elle jamais marché ?
Boulevard Voltaire 18-07-2021